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Abstract



Juliette Dor:

La Cité des dames, un matrimoine sans frontières

Si Christine de Pizan s'est largement inspirée du De mulieribus claris pour constituer le catalogue de ses citoyennes, elle est loin d'avoir reproduit servilement l'œuvre italienne. L'écrivaine a éliminé les femmes dont la notoriété découlait d'un comportement réputé honteux, a incorporé la Vierge, les saintes et les héroïnes bibliques, ainsi que des personnages littéraires ou liés au contexte français. Les territoires couverts par les Européennes sont étonnamment vastes et variés, et, loin de traiter les Afro-asiatiques avec le mépris qu'affichait Boccace, leur présence et leur nombre (60/188) lui permettent d'étayer la thèse de l'universalité des vertus et des accomplissements des femmes, quelles qu'en soient l'origine, la culture ou la religion. Les déplacements transfrontaliers ont fait de ces élues des traits d'union entre les peu-ples, d'autant que leur influence s'est étendue à nombre de pays. L'auteure ne s'est pas bor¬née à rêver de son matrimoine ; elle a pris des dispositions pratiques pour assurer la diffusion de son message aux femmes de tous pays et de toutes conditions.


SvD, January 2013



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