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-'''Les Européennes et la circulation des idées : '''<br>+'''Les Projections européennes des historiens modernes'''<br>
-'''entre universel et particulier'''<br><br>+'''sur deux impératrices romaines du Ve siècle : Galla Placidia et Aelia Eudocia'''<br><br>
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 +Grande figure politique du Ve siècle, Galla Placidia était la fille de l'empereur Théo-do¬se. Capturée par les Wisigoths à Rome en 410, elle épousa leur roi quatre ans plus tard. Les auteurs latins célébrèrent ces noces comme celles de la ''Romania'' et de la ''Gothia'', génératrices d'un monde chrétien réuni. Veuve, elle revint en Italie, partit pour Constantinople, puis, de retour à Ravenne, développa une activité politique et diplomatique incessante jusqu'à sa mort, en 450. Athénienne, fille d'un sophiste et lettrée elle-même, sa nièce Athénaïs séjourna à Constantinople où elle fut baptisée en 421 sous le nom d'Aelia Eudocia pour épouser l'empereur Théodose II. Entre autres livres, elle composa une paraphrase en vers de l'Ancien Testament, et des centons homériques ; elle vécut les dix-sept dernières années de sa vie à Jérusalem. Les historiens, du XVIIe siècle à nos jours, ont perçu ces deux impératrices comme des passeuses de frontières, entre Romains et barbares, entre Rome, Constantinople et Jérusalem, entre culture grecque classique et culture biblique, entre langue latine et langue grecque. Elles préfiguraient, à leurs yeux, une Europe conçue comme le recouvrement d'un Empire romain perdu, dont les frontières internes, poreuses, sont aussi bien perçues en termes de nostalgie qu'en termes d'exemples.
-Les recherches historiques menées intensivement depuis quatre décennies permettent de tracer un nouveau paysage humain et culturel de l'Europe. À partir de son étude des archives du XIXe siècle et de la méthode analytique qui en a découlé, l'auteur poursuit ici un double but : effacer une image fautive des modes de vie féminins du passé, née d'une interprétation de l'histoire des femmes, dans laquelle stéréotypes et prescriptions se substituent à la réalité du fonctionnement des sociétés ; proposer une lecture dynamique des rapports économiques entre les êtres humains incluant l'empreinte que les Européens ont pu conserver des voyages et des passages de femes venues d'autres régions. Ferments d'identités différentes que certains rejetteront et que d'autres entretiendront avec étonnement, admiration ou envie. 

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Abstract



Bertrand Lançon:

Les Projections européennes des historiens modernes
sur deux impératrices romaines du Ve siècle : Galla Placidia et Aelia Eudocia

Grande figure politique du Ve siècle, Galla Placidia était la fille de l'empereur Théo-do¬se. Capturée par les Wisigoths à Rome en 410, elle épousa leur roi quatre ans plus tard. Les auteurs latins célébrèrent ces noces comme celles de la Romania et de la Gothia, génératrices d'un monde chrétien réuni. Veuve, elle revint en Italie, partit pour Constantinople, puis, de retour à Ravenne, développa une activité politique et diplomatique incessante jusqu'à sa mort, en 450. Athénienne, fille d'un sophiste et lettrée elle-même, sa nièce Athénaïs séjourna à Constantinople où elle fut baptisée en 421 sous le nom d'Aelia Eudocia pour épouser l'empereur Théodose II. Entre autres livres, elle composa une paraphrase en vers de l'Ancien Testament, et des centons homériques ; elle vécut les dix-sept dernières années de sa vie à Jérusalem. Les historiens, du XVIIe siècle à nos jours, ont perçu ces deux impératrices comme des passeuses de frontières, entre Romains et barbares, entre Rome, Constantinople et Jérusalem, entre culture grecque classique et culture biblique, entre langue latine et langue grecque. Elles préfiguraient, à leurs yeux, une Europe conçue comme le recouvrement d'un Empire romain perdu, dont les frontières internes, poreuses, sont aussi bien perçues en termes de nostalgie qu'en termes d'exemples.



SvD, January 2013



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