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-Milord D' Ossery à Lady Henriette, lundi à+Dimanche, à Winchester. <br><br>
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-nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à+
-vos tendres félicitations. Elle a ouvert votre lettre+
-avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ;+
-mais quels droits n' a pas cette femme charmante !+
-Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à+
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-privé. Permettez-moi de vous remercier du désir+''[[Milord D' Ossery à Lady Henriette]].''<br>
-généreux que vous aviez qu' elle me pardonnât. Elle+Lundi à Erford.<br>
-l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la+Vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? '''Est-il encore au monde une Milady Catesby ? Ce n' est pas, du moins, à Erford qu' il faut la chercher. Si, à la place de cette amie si chere à votre coeur, vous voulez en accepter une nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à vos tendres félicitations.''' Elle a ouvert votre lettre avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ; mais quels droits n' a pas cette femme charmante ! Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à moi ! Plus de Milady Catesby ; c' est ma femme, mon amie, ma maîtresse, le génie heureux qui me rend tous les biens dont j' étois privé. '''Permettez-moi de vous remercier du désir généreux que vous aviez qu' elle me [[pardonnât.]] Elle l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la noblesse de sentiments dont vous la connoissez capable''' ; hier fut le jour à jamais fortuné... <br><br>
-noblesse de sentiments dont vous la connoissez+ 
-capable ; hier fut le jour à jamais fortuné...+''Milady D' Ossery.''<br>
-Milady D' Ossery.+Eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis contre moi ; on ne m' appelloit ici que '''pour me conduire dans le piége préparé''' : ma cousine conduisoit la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de respirer. Un amant repentant à mes genoux, des parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le ministre présent... en vérité, '''on m' a mariée si vite, si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage ne vaut rien'''. [...]<br><br>
-eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous+
-dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis+
-contre moi ; on ne m' appelloit ici que pour me+
-conduire dans le piége préparé : ma cousine conduisoit+
-la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de+
-respirer. Un amant repentant à mes genoux, des+
-parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le+
-ministre présent... en vérité, on m' a mariée si vite,+
-si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage+
-ne vaut rien. Milady D' Ormond est si vive... si+
-absolue...+
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Current revision


Lettre XXXVII




Dimanche, à Winchester.

Je pars apres demain pour Erford; [...]

Milord D' Ossery à Lady Henriette.
Lundi à Erford.
Vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? Est-il encore au monde une Milady Catesby ? Ce n' est pas, du moins, à Erford qu' il faut la chercher. Si, à la place de cette amie si chere à votre coeur, vous voulez en accepter une nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à vos tendres félicitations. Elle a ouvert votre lettre avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ; mais quels droits n' a pas cette femme charmante ! Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à moi ! Plus de Milady Catesby ; c' est ma femme, mon amie, ma maîtresse, le génie heureux qui me rend tous les biens dont j' étois privé. Permettez-moi de vous remercier du désir généreux que vous aviez qu' elle me pardonnât. Elle l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la noblesse de sentiments dont vous la connoissez capable ; hier fut le jour à jamais fortuné...

Milady D' Ossery.
Eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis contre moi ; on ne m' appelloit ici que pour me conduire dans le piége préparé : ma cousine conduisoit la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de respirer. Un amant repentant à mes genoux, des parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le ministre présent... en vérité, on m' a mariée si vite, si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage ne vaut rien. [...]




SvD, November 2008




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