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Lettre XXXVII




Dimanche, à Winchester.

Je pars apres demain pour Erford; [...]

Milord D' Ossery à Lady Henriette.
Lundi à Erford.
Vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? Est-il encore au monde une Milady Catesby ? Ce n' est pas, du moins, à Erford qu' il faut la chercher. Si, à la place de cette amie si chere à votre coeur, vous voulez en accepter une nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à vos tendres félicitations. Elle a ouvert votre lettre avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ; mais quels droits n' a pas cette femme charmante ! Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à moi ! Plus de Milady Catesby ; c' est ma femme, mon amie, ma maîtresse, le génie heureux qui me rend tous les biens dont j' étois privé. Permettez-moi de vous remercier du désir généreux que vous aviez qu' elle me pardonnât. Elle l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la noblesse de sentiments dont vous la connoissez capable ; hier fut le jour à jamais fortuné...

Milady D' Ossery.
Eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis contre moi ; on ne m' appelloit ici que pour me conduire dans le piége préparé : ma cousine conduisoit la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de respirer. Un amant repentant à mes genoux, des parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le ministre présent... en vérité, on m' a mariée si vite, si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage ne vaut rien. [...]




SvD, November 2008




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