Revision as of 17:53, 24 November 2008 (edit) SvDijk (Talk | contribs) (New page: Milord D' Ossery à Lady Henriette, lundi à Erford. vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? Est-il e...) ← Previous diff |
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- | l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la | + | Vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? '''Est-il encore au monde une Milady Catesby ? Ce n' est pas, du moins, à Erford qu' il faut la chercher. Si, à la place de cette amie si chere à votre coeur, vous voulez en accepter une nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à vos tendres félicitations.''' Elle a ouvert votre lettre avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ; mais quels droits n' a pas cette femme charmante ! Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à moi ! Plus de Milady Catesby ; c' est ma femme, mon amie, ma maîtresse, le génie heureux qui me rend tous les biens dont j' étois privé. '''Permettez-moi de vous remercier du désir généreux que vous aviez qu' elle me [[pardonnât.]] Elle l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la noblesse de sentiments dont vous la connoissez capable''' ; hier fut le jour à jamais fortuné... <br><br> |
- | noblesse de sentiments dont vous la connoissez | + | |
- | capable ; hier fut le jour à jamais fortuné... | + | ''Milady D' Ossery.''<br> |
- | Milady D' Ossery. | + | Eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis contre moi ; on ne m' appelloit ici que '''pour me conduire dans le piége préparé''' : ma cousine conduisoit la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de respirer. Un amant repentant à mes genoux, des parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le ministre présent... en vérité, '''on m' a mariée si vite, si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage ne vaut rien'''. [...]<br><br> |
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- | dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis | + | <br><br> |
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- | ministre présent... en vérité, on m' a mariée si vite, | + | <br> |
- | si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage | + | *Conferences > Teaching > Les écrivaines > Riccoboni > Lettre XXXVII<br><br> |
- | ne vaut rien. Milady D' Ormond est si vive... si | + | |
- | absolue... | + |
Current revision
Lettre XXXVII
Dimanche, à Winchester.
Je pars apres demain pour Erford; [...]
Milord D' Ossery à Lady Henriette.
Lundi à Erford.
Vous écrivez, belle Henriette, à Milady Catesby ; on a reconnu votre main, vos armes ; mais à qui remettre votre lettre ? Est-il encore au monde une Milady Catesby ? Ce n' est pas, du moins, à Erford qu' il faut la chercher. Si, à la place de cette amie si chere à votre coeur, vous voulez en accepter une nouvelle, Milady D' Ossery est prête à répondre à vos tendres félicitations. Elle a ouvert votre lettre avec une liberté dont vous serez peut-être étonnée ; mais quels droits n' a pas cette femme charmante ! Cette Juliette... elle est à moi, pour jamais à moi ! Plus de Milady Catesby ; c' est ma femme, mon amie, ma maîtresse, le génie heureux qui me rend tous les biens dont j' étois privé. Permettez-moi de vous remercier du désir généreux que vous aviez qu' elle me pardonnât. Elle l' a fait ; elle a mis dans cet acte de bonté toute la noblesse de sentiments dont vous la connoissez capable ; hier fut le jour à jamais fortuné...
Milady D' Ossery.
Eh bien, cet indiscret, il ne me laissera rien à vous dire. ô ! Ma chere Henriette, ils étoient tous unis contre moi ; on ne m' appelloit ici que pour me conduire dans le piége préparé : ma cousine conduisoit la conjuration ; on ne m' a pas donné le tems de respirer. Un amant repentant à mes genoux, des parents chéris, priant pour lui ; un coeur tendre, le ministre présent... en vérité, on m' a mariée si vite, si vite, que je crois, de bonne foi, que le mariage ne vaut rien. [...]
SvD, November 2008
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