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Yasmina Foehr-Janssens




La communication proposée s'inscrit dans les axes I, III et VI du colloque. Il s'agit d'une réflexion sur la construction de la socialisation des hommes et des femmes dans l'espace courtois défini par la littérature arthurienne. Plus particulièrement dans la Première Continuation du Conte du Graal (fin du XIIe siècle), la présence des femmes dans l'espace public de la cour est fortement problématisée.

Les différentes branches du roman délimitées par les éditeurs modernes dépeignent plusieurs figures féminines dont le rôle semble être de proposer des solutions négociées aux conflits dans lesquels Gauvain est engagé. Il en va ainsi de Clarissant qui s'offre en mariage pour apaiser la querelle entre son frère et Guiromélant (branche I) ou de la Pucelle de Lis qui fait de son fils un empêchement à la poursuite de la vindicte de Bran de Lis à l'égard de Gauvain (branche IV). Simultanément, on peut aussi percevoir, entre les lignes du Livre de Caradoc (branche II) ou dans l'issue du combat entre Gauvain et le Riche Soudoyer, les linéaments d'une relégation domestique des amantes ou des épouses. Cette double assignation des figures féminines ne manque pas d'intriguer, mais son élucidation est rendue malaisée par le caractère touffu et peu unifié d'un roman constitué de multiples épisodes dont la cohérence est difficile à reconstruire. La présence de plusieurs versions, mise en évidence dans l'édition de W. Roach, rend la tâche plus malaisée encore. Nous tenterons néanmoins de rendre compte de notre mieux des diverses stratégies romanesques mises en place pour penser la cour comme un lieu de mixité du point de vue du genre.




SvD, May 2010




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