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Geneviève Patard




Intitulés Mémoires de Madame la Comtesse de M*** dans l’édition de 1697, et réimprimés la même année à Lyon avec la variante « …avant sa retraite, ou la Défense des Dames », les Mémoires de Mme de Murat sont réédités en 1698, complétés par la mention « …avant sa retraite, servant de réponse aux Mémoires de M. St-Évremont ». Ces ajouts au titre principal révèlent la complexité du projet de la narratrice, dont le récit s’annonce orienté par une intention apologétique sur fond de polémique littéraire. La comtesse réplique en effet à des mémoires masculins, les Mémoires de la vie du comte D*, attribués en réalité à l’abbé de Villiers, le nom de Saint-Évremond ne constituant qu’une accroche. Dans un discours liminaire, elle se présente comme une lectrice avertie, capable de décrypter la malveillance de cette œuvre qui, malgré son appartenance manifeste au genre des pseudo-mémoires, peut « insinuer une opinion très désavantageuse des femmes. » Elle se propose alors de faire le récit de sa vie, et des calomnies dont elle a été l’objet, se constituant en exemple de la méprise du monde à l’endroit des femmes, afin de persuader le lecteur de l’injustice qui leur est faite. Elle intègre d’ailleurs au fil du récit, comme pour montrer que son cas n’est pas unique, un long témoignage d’une de ses amies, dont la réputation n’a pas été plus ménagée que la sienne. La narratrice multiplie également les allusions à divers Mémoires qu’elle estime injurieux pour le sexe féminin. Ce sont finalement les dérives d’un genre, qui lui semble propice à la médisance sur les femmes, que semble dénoncer Mme de Murat dans un texte trop peu connu.




SvD, February 2009




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