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Kerstin Wiedemann




"Les femmes sont devenues une vraie puissance dans notre littérature ; tout comme les juifs, on les rencontre partout". Ces propos de Robert Prutz (1816-1872), dont l’ambivalence sera à discuter, ne sont qu’un exemple de la brusque prise de conscience des critiques littéraires, au milieu des années 1840, de l’importante participation féminine à la production romanesque de l’époque.

Dans une période où le roman est plein essor et, en suivant l’exemple de l’étranger, tente de s’établir en tête de la hiérarchie des genres, la présence féminine, qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau, suscite des inquiétudes et fait l’objet d’intenses négociations. En effet, à mesure que le genre gagne de l’importance et se diversifie, l’apport des femmes semble de plus en plus sujet à caution.

A partir du débat sur l’esthétique du roman tel qu’il se déploie a l’époque dans la presse littéraire, sous forme d’études et comptes rendus dont certains sont rédigés par des femmes (par exemple Louise Otto ou Therese von Bacheracht), l’étude cherchera à décrire dans quelle mesure la question de la différence des sexes sous-tend la codification d’un genre visant à incarner la modernité littéraire. En questionnant certaines notions esthétiques clés (par ex. "héros", "réalisme", "style") ou la prétendue affinité entre le sexe de l’auteur et certaines sous-catégories du roman, il s’agit de découvrir les mécanismes qui provoquent l’inclusion ou l’exclusion des femmes dans ce genre en pleine conquête du champ littéraire.




SvD, February 2009




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