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Les rôles transfrontaliers joués par les femmes




Abstract:

Ma communication se propose de préciser les enjeux de la participation des femmes russes francophones dans la construction d’un espace interculturel. Parmi ces femmes, qui appartiennent à la noblesse, sont les romancières (la comtesse Natalia Golovkina, la princesse Praskovia Golitsyna, la princesse Zinaïda Volkonslaia, la baronne Varvara-Juliana de Krüdener), les diaristes et les épistolières (la princesse Natalia Golitsyna, la princesse Natalia Kourakina, Elisaveta Divova, Anastassia Sokolova), ainsi que les propriétaires des albums (Natalia Kourakina, Elisaveta Demidova). La plupart de ces textes n’ont guère été étudiés, et plusieurs demeurent sous la forme des manuscrits.

Malgré la formation progressive de la conscience nationale, la composante transnationale et cosmopolite est présente à cette époque en Russie comme dans les autres pays européens. Mais si, dans ces autres pays, le cosmopolitisme est hérité des époques précédentes (le Moyen Âge et la Renaissance), en Russie, pays resté longtemps presque isolé et fermé pour la culture européenne, l’orientation transnationale est en grande partie une véritable innovation. Cette orientation signifie le désir de dépasser des limites nationales, y compris linguistiques, de procéder à une communication transculturelle.

En quoi consistait le rôle des femmes russes francophones dans cette communication et différait-il de celui des hommes, auteurs des écrits rédigés en français ?

Il paraît important d’élucider la position des romancières franco-russes par rapport au canon littéraire européen, l’ampleur et les procédés de la présentation de la Russie dans leurs œuvres. Leur confrontation avec des romans masculins, d’ailleurs moins nombreux, pourrait aider à définir l’apport des romancières dans l’élargissement de l’espace transfrontalier.

Les correspondances et les journaux personnels féminins doivent montrer quels niveaux et modalités d’échanges interculturels ils proposent et dans quelle mesure ces modalités sont favorables à la constitution d’un espace commun. Les correspondances et les journaux féminins francophones sont-ils plus ouverts à l’expérience européenne, en premier lieu spirituelle, qui présentait à l’époque la frontière la plus difficile à dépasser, que les écrits analogues des hommes russes?

Et enfin, comment les albums féminins contribuent-ils à la revalorisation du statut de la femme russe et à l’inscription de la Russie dans le contexte européen ?

Elena Gretchanaia




SvD, May 2010




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